La semaine des PME commence avec la présentation, par le Ministre des Finances, du projet de budget 2016. Celui-ci contient peu de mesures en faveur des PME. Chef d’entreprise.com en a recensé sept, parmi lesquelles : la généralisation d’un logiciel de caisse sécurisé (pour lutter contre la fraude à la TVA), l’abaissement du seuil de taxation pour la vente à distance (de 100 K EUR à 35 K EUR), la limitation des effets de seuils pour les prélèvements sociaux et fiscaux existants dans les TPE-PME autour de 9-10 salariés, portés à 11 salariés, l’amortissement accéléré des robots industriels, et la suppression de petites niches fiscales (usage du vélo, par exemple). Toutefois, d’autres mesures publiques récentes sont utilement rappelées dans Les Échos, dont la montée en puissance des marchés publics simplifiés (MPS), qui permettent aux entreprises de répondre à un appel d’offres en ne renseignant que leur numéro de Siret (le total des marchés ouverts aux PME est passé de 500 en janvier dernier à 3.728 aujourd’hui) ou le relèvement des seuils des marchés publics passés sans formalités d’appels d’offres de 15 K EUR à 25 K EUR à partir d’octobre (Les Échos).

Au niveau financier, la grande nouvelle de la semaine fut la présentation, par la Commission européenne, du plan d’action sur l’Union des marchés de capitaux. Celui-ci ne contient que deux actions concrètes, reprises dans Les Échos : l’une prévoit de revoir les normes prudentielles appliquées au secteur de l’assurance afin de dégager une capacité de financement dans les infrastructures ; l’autre vise à promouvoir une titrisation « simple, transparente, et standardisée ». Le tour de cette dernière question est effectué dans deux articles de la Revue Banque, dont l’un de M. Stéphane Blanchoz (BNP Investment Partners). Toutefois, la Commission s’est aussi engagée à mener une consultation publique sur les obligations sécurisées (utiles aux PME) et à travailler sur le capital-investissement, les placements privés, le crowdfunding et le droit des faillites. Une « approche empirique » détaillée par l’Agefi qui nuit quelque peu à la lisibilité du projet dont une note de la Fondation Schuman rappelle pourtant l’importance. Enfin, la Commission a réitéré son engagement à mener une étude de l’impact des mesures prises depuis 2008 pour réguler le secteur financier.

Toujours sur les questions de financement, Les Échos recensent une étude menée par l’Observatoire du Financement des entreprises par le marché (OFEM) qui conclut que les PME les plus performantes s’appuient davantage sur les crédits pour préparer leur croissance. En particulier, elles lèvent davantage de dette de moyen terme pour financer leurs investissements et utilisent davantage les produits de court terme pour financer leur BFR. Surtout, elles lèvent de l’argent avant leur phase de croissance. Le même journal indique que les « FinTech » s’intéressent de plus en plus au financement des PME pour deux raisons : la première est que les produits et services proposés par les banques aux PME sont susceptibles d’être automatisés et distribués par des canaux digitaux ; la deuxième est que les « FinTech » sont convaincues que les entreprises ne souhaitent plus subir un nouveau « sudden stop » du crédit comme elles l’ont connus en 2008 au UK ou aux USA. Un risque « d’uberisation » bien confirmé par M. Boisselier, Directeur de la Trésorerie et des Financements du Groupe Accord Hôtels dans la Revue Banque.

Olivier Marty