Trois initiatives publiques retiennent l’attention cette semaine. La première, rapportée dans Les Échos, est celle du lancement de « l’Agence France Entrepreneur » par le Président de la République lors de sa visite à La Courneuve. Présidée par M. Mohed Altrad, dotée de 60 M EUR (mutualisés) et opérée par une trentaine de personnes, cette nouvelle structure aura vocation à favoriser la création de TPE-PME dans les banlieues. Elle accompagnera les entrepreneurs et leurs conseils, notamment lors de recrutements, et agira comme interlocuteur unique pour les régions qui se sont vues confiées la compétence du développement économique. Le Premier ministre, M. Manuel Valls, a de son côté présenté la « stratégie nationale pour la sécurité du numérique ». Le Monde en détaille les contours au sein desquels on retiendra une volonté particulière du gouvernement d’apporter une assistance aux petites entreprises et aux particuliers. En la matière, l’ANSSI aura un rôle de conseil et de labellisation de professionnels aidant ces derniers à prévenir et à se remettre d’une attaque. Toujours dans le champ numérique, La Tribune revient sur la préparation d’une loi « Macron 2 » sur les « nouvelles opportunités économiques ». Celle-ci s’inspirerait d’un rapport du Conseil d’analyse économique appelant à relever deux défis centraux : l’adaptation des règlementations et de la politique de la concurrence et la création d’emplois.

Du côté des financements, Capital Finance rapporte le lancement d’une plateforme d’investissement commune à bpifrance et à des investisseurs du Koweït. L’objectif du fonds de fonds de 450 M EUR (jusqu’à 300 M versés par des institutions koweïties et 150 M par bpifrance) est de soutenir des fonds de capital-risque gérés par des sociétés tricolores investissant dans les NTIC ou d’autres secteurs, tels les biotechs. L’initiative s’inscrit dans la continuité des partenariats noués par CDC International Capital avec des institutions d’autres pays du Golfe (Qatar, Émirats arabes unis, Arabie saoudite) et fait aussi écho à l’annonce récente d’un engagement de l’Arabie de soutenir à hauteur de 2 Mds EUR des PME tricolores officiant dans le numérique, les infrastructures et les énergies renouvelables. On notera également que Capzanine a décidé d’ouvrir son capital à Eurazeo et Axa France. La société de gestion souhaite augmenter ses capacités d’investissements et faciliter la souscription à ses prochains fonds (un véhicule de prêt et un véhicule mixte capital-mezzanine). Enfin, le think tank « La Boîte à Idées », proche des Républicains, innove à nouveau en se penchant sur les meilleures modalités de financement des sociétés en hyper-croissance, comme « Blablacar » (L’Opinion). Pour aider ces dernières, les auteurs préconisent, entre autres mesures, d’instaurer un taux fixe sur les revenus du capital et de permettre que les moins values sur l’investissement soient partiellement imputées sur l’impôt sur le revenu.

Parmi les nouvelles diverses, Les Échos attirent utilement l’attention sur une formule qui peut être utile aux « start ups » : en phase d’amorçage, leurs dirigeants pourraient trouver intérêt à intégrer un directeur à temps partagé sur un enjeu précis (marketing, commercial, finance, RH, informatique). Une piste à explorer dans une économie fortement influencée par l’avènement du numérique, dont le potentiel et la pression concurrentielle sont rappelés par Mme Sabine Delanglade dans son éditorial dans le même journal. Toujours dans Les Échos, un point est fait sur l’activité des artisans français alors que se tenait cette semaine le Congrès de l’UPA. Leur conjoncture est morose, voire alarmante. Le chiffre d’affaires de la profession est toujours en baisse (-2,5% au S1 2015, comme en 2013), particulièrement dans le bâtiment et les travaux publics. L’emploi affiche une 4e année de baisse consécutive des embauches : seules 17% des entreprises recrutent et, lorsqu’elles le font, c’est en CDD et en temps partiel au détriment des contrats d’apprentissage et de professionnalisation. Il découle de cette précarisation une conséquence toute logique : les relations employeurs-salariés se dégradent et le nombre de problèmes posés par les salariés augmente. Les artisans sont donc logiquement remontés contre la politique gouvernementale : 63% préfèreraient une baisse de charge au CICE et 83% jugent que le plan TPE-PME présenté au printemps n’est pas de nature à lever les freins à l’embauche…

Olivier Marty