La semaine d’actualité livre d’abord des éléments de conjoncture mitigés pour les PME-ETI françaises. D’après l’Observatoire Opinion Way-Banque Palatine pour Challenges recensé le 16 avril dans Les Échos, les dirigeants de cette catégorie d’entreprises affichent un regain de confiance depuis le début de l’année, 73% d’entre eux ayant confiance dans les perspectives de leurs entreprises pour les six prochains mois. La demande de financements des PME-TPE connaitrait également, selon les banques mutualistes interrogées par Les Échos le 13 avril, un frémissement haussier dans un contexte de distribution de crédit aux entreprises plus ample au premier trimestre. Toutefois, les défaillances d’entreprises repartirait à la hausse au premier trimestre 2015 (quelque 18.134 entreprises seraient concernées, contre 16.858 au T1 2014), un mouvement qui toucherait toutes les PME-TPE, sauf les plus structurées d’entre elles, d’après une étude du cabinet Altarès rappelée dans Le Parisien du 16 avril. Néanmoins, si l’on élargit la période à un an, à fin janvier 2015, le nombre de défaillances de PME (-8,5%) et d’ETI (-13,2%) est en baisse sensible, nous conforte L’Agefi sur la base de données de la Banque de France.
Du côté des politiques publiques, la semaine aura aussi été marquée par des perspectives contradictoires. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a confirmé, selon Reuters le 15 avril, que le plan gouvernemental de relance de l’investissement ne serait pas financé par une remise en cause des 41 milliards d’Euros de baisse de charges et d’impôts du Pacte de responsabilité, mais que la mise en œuvre de celui-ci était en débat. Une baisse plus forte de l’IS, souhaitée par la CGPME, et une suppression, avant 2017, de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) sont sur la table. Derrière une nouvelle instabilité législative se profile une volonté d’ouverture qui résonne mal avec certaines motions de socialistes « frondeurs » préparées en vue du prochain Congrès du parti voulant réorienter les aides aux entreprises du Pacte, selon Challenges. Plus alarmant, le gouvernement confirme sa volonté de rendre obligataire la représentation des salariés dans les TPE de moins de 11 salariés dans le projet de loi relatif au dialogue social, nous alerte Le Figaro le 15 avril. Aussi, le président de la CGPME, François Asselin, affirme être « extrêmement inquiet » de la situation dans laquelle se trouvent certaines entreprises suites à la dernière réforme de la formation, comme l’indique L’Express.
Bonnes nouvelles du côté des marchés de financement, en revanche. L’assureur Allianz s’est engagé, selon Les Échos du 16 avril, à investir de 5 à 10 M d’Euros en fonds propres dans de jeunes pousses (PME et « start ups ») sur les cinq prochaines années, via la plateforme « smartangels.fr ». Les investissements seraient choisis par les clients d’Allianz après une présélection effectuée par IdInvest. Cette société de gestion et Tikehau décrochent, par ailleurs, la gestion des fonds Novi, les deux gérants étant associés respectivement à Oddo AM et à La Financière de l’Échiquier, qui se consacreront à la nouvelle poche actions cotées des nouveaux fonds PME dont le lancement a été confirmé par le président de la République le mois dernier, selon L’Agefi du 15 avril. Les nouvelles modalités de financements des PME-ETI continuent donc de s’ancrer dans le paysage et auraient bien besoin de se développer davantage, comme le souligne l’OCDE dans son 4e tableau de bord sur le financement des PME, mis en lumière par L’Agefi le 17 avril.
Olivier Marty
Liens vers les articles cités (dans l’ordre de mention)
http://www.agefi.fr/articles/les-defaillances-de-pme-reculent-sur-un-an-en-france-1354285.html
http://www.agefi.fr/articles/idinvest-et-tikehau-decrochent-la-gestion-des-fonds-novi-1354712.html
Laisser un commentaire